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Résolutions (9), par Pierre-Antoine Brossaud

On va se remettre à l’anglais. Ce n’est pas si difficile. On se souvient qu’on n’était pas si mauvais à l’école et combien on était passionnés par les thèmes étudiés. On n’a rien oublié des rêves de Martin Luther King, des boomerangs des Aborigènes, de la hauteur de la Statue de la Liberté, du plan du métro de Londres, de la recette du pudding. Alors oui c’est vrai, on était bien meilleurs à l’écrit qu’à l’oral parce qu’à l’oral on n’arrivait pas à mettre notre langue là où il fallait. 
C’est le “th” qui coinçait. Au mieux on faisait un “ze”, un “ve”, un “te”, un “de”, mais le “th” de “that”, ni même celui de “this”, rien à faire, on n’y arrivait pas. Ce n’est pourtant faute d’avoir eu d’excellents professeurs. Tous ont essayé de nous montrer comment faire, comment placer notre langue là où il fallait. Parce que c’est ça notre problème, c’est notre langue qui n’est pas assez souple, pas assez mobile, pas assez obéissante peut-être, pour aller là où l’on voudrait qu’elle aille. 
Ils se penchaient vers nous, nos professeurs, ils approchaient leur tête et leur bouche tout près de la nôtre et ils pointaient leur index en direction de leurs lèvres pour bien qu’on regarde, pour bien qu’on comprenne. Et eux c’est vrai, ils arrivaient à retourner le bout de leur langue pour faire une petite boucle qu’ils venaient plaquer contre les dents du haut avant de faire sortir la pointe entre leurs lèvres, de vrais serpents, mais nous, on avait beau essayer et essayer encore, on arrivait juste à montrer des morceaux de dents et des bouts de gencive alors on la prenait entre notre pouce et notre index notre langue et on essayait de la guider mais elle devenait complètement folle, se débattait, nous glissait entre les doigts comme une anguille alors à la maison on essayait encore mais cette fois avec une pince multiprise ou une clé anglaise et là oui, c’est vrai, ça marchait un tout petit mieux et on avait l’impression même des fois de sortir un son qui ressemblait au “th” comme dans “the”, comme dans “they” et puis, alors qu’on pensait qu’on était vraiment sur la bonne voie, qu’on était sortis d’affaire, il fallait se mettre à prononcer le son “thr” comme dans “thriller” et là, on comprenait que ce n’était même pas la peine, que de toute façon on n’y arriverait jamais, que c’était perdu, complètement perdu, mais aujourd’hui on sent qu’on a mûri, qu’on est bien plus à l’aise qu’avant avec notre langue et que ça vaudrait le coup mais vraiment le coup de se remettre à l’anglais.
Parce qu’on le sait, aujourd’hui l’anglais est le passeport indispensable pour voyager dans le monde entier. Et nous c’est bien ça justement qu’on a envie de faire. Voyager dans le monde entier. Partir dans les endroits les plus reculés de la Terre, les plus éloignés, parce qu’il n’y a que là, au fin fond du désert, au cœur de la jungle ou en pleine brousse que l’on peut se ressourcer, se régénérer et surtout faire de belles rencontres. De vraies rencontres. Des rencontres basées sur le respect mutuel et l’émerveillement de la découverte de l’autre, de sa culture, de sa civilisation. Quelque chose qui se fait dans le partage et l’échange et qui vous change et qui vous bouleverse par son authenticité et sa profonde simplicité. Rencontrer des hommes et des femmes qui viennent vers vous sans jamais vous juger, sans à priori, qui se fichent bien de savoir si vous êtes riche ou pauvre, grand ou petit, beau ou laid, mince ou gros, cultivé ou ignorant, sympathique ou antipathique, blanc ou noir, tout simplement des hommes et des femmes qui pour chaque main qu’ils vous tendent, chaque maigre repas qu’ils vous offrent, vous donnent une belle leçon d’humanité. 
Alors c’est décidé, on va faire un voyage en Afrique. Mais attention, on ne parle pas de l’Afrique superficielle, sans grand intérêt et sans caractère telle qu’on la connait sur les bords nord du continent par exemple. Non, nous l’Afrique qu’on veut rencontrer, celle qui nous fascine, c’est la véritable Afrique, l’Afrique authentique, sans concession, étrange, sauvage et imprévisible, l’Afrique profonde enfin, qui ne se donne pas au premier venu, qui se mérite et se découvre en dehors des sentiers battus et rebattus par des hordes imbéciles de touristes en mal d’exotisme, en mal de sensations fortes : l’Afrique Noire. 
Et comme on se fait un devoir, c’est une question d’éthique, de voyager de façon à la fois originale, sincère et respectueuse pour l’environnement, on a choisi de s’organiser un safari-photo.
Nous, ce qu’on voudrait, c’est aller à la rencontre des majestueux troupeaux d’éléphants qui gambadent dans la brousse immense parsemée de termitières hautes comme des cases, ce qui nous fait envie à nous c’est de pouvoir s’émerveiller du spectacle des zèbres véloces poursuivant sans relâche d’agiles antilopes bondissant entre les baobabs, on veut pouvoir observer des heures durant, tapis dans l’herbe, les tigres et les lions guettant leur proie avec une infinie patience près du point d’eau dans lequel s’ébattent caïmans, hippopotames, buffles et gazelles, s’émouvoir à la vue de ces deux girafes un peu à l’écart du troupeau, leurs longs cous se profilant sur un soleil couchant, un soleil gigantesque, rougeoyant, qui embrase tout le ciel avant de s’évanouir peu à peu derrière un horizon vacillant de chaleur alors que tout autour de nous des tam-tam commencent à se répondre sur des rythmes envoutants.
Mais réduire l’Afrique à sa seule faune, penser que l’Afrique ne serait que le plus grand, le plus beau zoo du monde, serait faire preuve de bien peu de considération vis-à-vis des indigènes qui la peuplent et perpétuent, avec une admirable obstination, génération après génération, le mystère qui entoure ce fantastique continent.
Comment pourrait-on s’en revenir chez nous sans avoir photographié les extraordinaires femmes-girafes, les magnifiques hommes-léopards, les redoutables guerriers Masai à la crinière de lion, les minuscules Papous et Pygmées terriblement carnivores, et tant d’autres encore, une véritable mosaïque de peuples aux coutumes ancestrales qui sont les dépositaires d’une Afrique authentique et vénérable et sauvage : l’Afrique qu’on aime.
Hors de question bien évidemment de partir en voyage organisé. Nous ce qu’on veut, c’est faire un voyage hors des sentiers battus et rebattus. On s’en ira, baroudeurs et globe-trotters que nous sommes, sac au dos, cheveux au vent, équipés en tout et pour tout d’une robuste paire de Pataugas, d’un pantalon aux multiples poches et d’une chemisette en coton parce que ce qu’on veut, c’est se sentir libre comme l’air, libre comme le vent, afin de pouvoir aller à la rencontre, vraiment à la rencontre, de ce mystérieux et envoûtant continent qu’est l’Afrique Noire.
C’est pour cette raison qu’on va emporter dans nos bagages Le Guide du Routard® Afrique Noire. Certes, il date un peu déjà mais ce ne sera guère un problème car on sait à quel point le continent africain a ceci de particulier que les années n’ont pas de prise sur lui. 
C’est un guide qui n’a rien à voir avec les guides ordinaires destinés à ce tourisme imbécile, ce néocolonialisme, n’ayons pas peur des mots, affublé d’un short, d’une paire de sandales et de lunettes noires, qui sème la pollution dans toutes ses formes partout où il passe. Bien au contraire, le Guide du Routard®, quant à lui, offre une vision du voyage totalement en adéquation avec la nôtre : hors des sentiers battus. Et rebattus. Il propose une façon de faire la route de manière intelligente, honnête, respectueuse et surtout très économique. 
Parce que, ne nous y trompons pas, l’Afrique est un pays très cher. Que ce soit les transports, que ce soit les hôtels, que ce soit la nourriture, tout est horriblement cher. Mais grâce à notre Guide qui lui n’est pas avare en astuces, bons plans et combines, nous, roublards que nous sommes, on va pouvoir réaliser de substantielles économies. 
On sait que l’Afrique est le pays par excellence de la corruption ! N’espérons rien obtenir d’un fonctionnaire ou d’un représentant de l’état sans y aller de notre petit bakchich ! Soyons malins ! Prenons le temps du marchandage et n’hésitons pas à négocier à l’aide d’aspirine, de nivaquine, de cigarettes ou de cartes postales de l’Europe qu’on aura prévu d’emporter avec nous et qui sont des petits “cadeaux” toujours très bienvenus! 
De même, pourquoi est-ce qu’on payerait des sommes exorbitantes pour des logements la plupart du temps crasseux, des repas misérables, alors qu’on peut se faire héberger pour trois fois rien au sein de missions catholiques, protestantes, adventistes qui ont, pour notre plus grand bonheur, fleuri un peu partout sur le noir continent ? 
Pourquoi, ce serait même criminel de notre part, donner des pourboires à qui que ce soit, alors qu’on sait que cela ne ferait qu’ajouter de l’inflation dans le circuit économique local ? Si l’on doit marchander le prix d’une selle de chameau ou d’une statuette en bois, on se souviendra d’un truc tout simple : dire au vendeur qu’on n’a pas de fric et qu’on a une famille à nourrir de façon à exciter sa pitié. De toute évidence, et notre Guide est bien avisé de nous le rappeler, le meilleur conseil que l’on puisse se faire quand on est en Afrique, c’est de ne rien acheter afin d’être certain de ne pas se faire arnaquer.
Se dire que parce qu’on est parti en voyage avec les meilleures intentions du monde suffira à nous prémunir des profiteurs qui pullulent en Afrique Noire serait bien naïf ! Un Routard® averti en veut deux ! La susceptibilité du Noir existe vraiment ! L’Africain souriant, l’Africain décontracté et insouciant, bon enfant, bref l’Africain qu’on aime, est clairement en voie d’extinction ! Il peut même se révéler extrêmement dangereux ! Méfions-nous particulièrement des bandes de gosses qui trainent dans les rues et sont toujours à l’affût d’un mauvais coup ! Evitons les plages ! Des hordes organisées de pickpockets y font des descentes, armées de machettes pour tenter de dévaliser les malheureux inconscients ! De même, attention à la fauche sur les marchés ! Ce sont des lieux particulièrement peu sûrs dans lesquels il est préférable de ne pas s’attarder ! Quant aux taxis, ne soyons pas stupides au point de donner de l’argent avant la course ! On ne le reverrait pas ! L’arnaque chez les chauffeurs de taxi  en Afrique est une seconde nature !
 Sachons-le une bonne fois pour toutes, là-bas, la route regorge de dangers ! On n’hésitera pas à crever le pneu ou briser la vitre de notre véhicule afin de nous dépouiller pendant que nous sommes affairés à le réparer ! Mais pas d’auto-stop non plus ! Les gens s’arrêteraient pour nous faire les poches ! Bon à savoir également, les faux-flics sur les bords de la route sont légion ! Certains individus n’hésitent pas à louer un uniforme afin de l’utiliser pour se faire un peu d’argent sur le dos des touristes ! Une astuce toute simple pour démasquer les éventuels faussaires : leur présenter les papiers du véhicule à l’envers, la plupart de ces escrocs ne savent pas lire ! 
D’ailleurs, notre Guide nous met en garde de façon solennelle! C’est écrit là ! Page 20 ! Si par malheur on devait renverser et tuer un autochtone avec notre véhicule, la seule chose à faire serait de prendre la fuite ! Fuir ! Sans hésiter ! Fuir immédiatement car ramener la victime dans son village équivaudrait à signer notre arrêt de mort ! À coups de machette ! Au pire, si l’accidenté n’est que blessé, autorisons-nous à le transporter chez le missionnaire le plus proche ! Lui saura bien gérer la situation !
Grâce à notre Guide du Routard®, nous avons déjà choisi notre itinéraire. Et notre mode de transport. On ira à pied. Parce que c’est à pied qu’il faut découvrir l’Afrique Noire… pour ressentir plus intensément la puissante magie des paysages, la profonde hospitalité des villages de brousse, pour mieux se laisser surprendre, au détour d’un sentier oublié, par un marché vibrant d’odeurs fortes, une rencontre chaleureuse, une fête éclatante d’énergie et de couleurs, pour connaitre plus avec ses sens qu’avec sa tête, les traditions séculaires du dernier continent sauvage. 
On sait déjà qu’on n’ira pas en Mauritanie qui est un pays super cher, plus cher que Paris.
On n’ira pas non plus au Nigéria qui est un pays décevant, totalement corrompu, et dans lequel il n’y a pratiquement rien à voir. Sans parler du fait qu’on y vit dans une totale insécurité.
De même la Côte-d’Ivoire, qui ne présente guère d’intérêt si ce n’est par ses plages malheureusement infréquentables à cause des dangers qu’elles supposent, n’aura pas les faveurs de notre visite. Si l’on ne pouvait malgré tout faire autrement que de la traverser, autant alors en profiter pour faire un arrêt à Yamoussoukro. On nous recommande chaudement les motels Mobil ou Esso avec vue sur le lac artificiel. Le Shell n’est pas mal non plus… À ne pas rater semble-t-il, l’Hôtel Président et sa superbe piscine en marbre ! On ira prendre un café sur la terrasse du restaurant panoramique et on serait bien bêtes de ne pas profiter de son cinéma ultra-moderne ainsi que de son golf 18 trous. Le palais présidentiel à proximité est une étape obligée ! Les caïmans qui barbotent dans le lac attenant mangent, sur les coups de 16h30, des poulets vivants ! Un spectacle qui vaut le détour !
On pourra se laisser éventuellement tenter par la Haute-Volta qui est un pays très pauvre mais où, contrairement à beaucoup de pays africains, les gens sont plutôt accueillants et font preuve d’une bien meilleure mentalité. À l’exception quand même des gosses, des chauffeurs de taxi et des transporteurs en général qui sont obsédés par l’arnaque et ne pensent qu’à se faire un maximum de fric. Un truc, dans le cas où nous arrivons par l’aéroport, pour piéger les piégeurs et éviter de délier notre bourse : abordons quelqu’un qu’on vient chercher en voiture et demandons tout simplement que l’on nous dépose dans le centre-ville.
Quelques bonnes adresses sur Ouaga si tant est qu’on soit obligés d’y séjourner : l’Hôtel de la Poste qui sert steak garni et pintade, ou alors chez Pierre Dufour, un français qui loue des chambres avec possibilité de manger à la maison. Très serviable. Sa maison est située juste avant les pompes funèbres, en face du cimetière.
Pour les amateurs de safari-photo dont nous sommes, le parc national d’Arly est un lieu incontournable ! On logera à Pama chez madame Bonanza dont le mari a été mangé par un lion ! Une vingtaine de lits et une excellente cuisine !
En route à présent pour le Mali ! Certes les hôtels sont dégueu et hors de prix mais comment envisager un seul instant de revenir chez nous sans être passé en Pays Dogon ?
La meilleure heure pour visiter les villages dogons en Pays Dogon est en fin d’après-midi lorsque les habitants sont occupés à leurs tâches quotidiennes. Certains nous demanderont de l’argent en échange de quelques photos prises. Ne cédons pas quitte à les décevoir !
Tombouctou ne présente aucun intérêt, on s’arrêtera éventuellement boire un thé avec des Touaregs… Touristique mais sympa.
On a déjà décidé avec quel pays on bouclera notre formidable périple. La Gambie. D’abord parce que c’est une ancienne colonie anglaise, ce qui nous plait plutôt pas mal, et aussi parce que les Gambiens nous ficheront la paix, ce qui nous changera de l’ambiance qui règne dans la plupart des pays africains… Autre raison de s’y rendre, la Gambie est l’un des pays les moins chers de l’Afrique de l’Ouest et idéal pour la bronzette. Qu’on se le dise ! 
Alors, pourquoi ne pas aller goûter enfin un repos bien mérité après toutes ces aventures au Kombo Beach Hotel, près de Banjul, situé au bord d’une plage magnifique ? Le groupe Novotel a eu la bonne idée d’y construire piscine et golf. À nous d’en profiter ! Le bar est très sympa et le soir venu, les ombres s’étirant, alors qu’on se laissera aller à quelques rêveries, un verre de jus de coco dans une main, bercé par le doux murmure des vagues roulant sur le sable blanc, ce sera l’occasion de faire peut-être une ultime belle rencontre. Une rencontre fondée sur l’authenticité, la sincérité, la conjonction si belle et si simple de deux êtres qui habitent simplement la même Terre et ne cherchent qu’à partager leur humanité… Alors l’anglais bien sûr au service de ce bel échange :
“Hello, I come from Paris. Paris is the capital of France. I’m French. I have got one sister and one brother. My sister is a secretary. She is 36 years old and she is married. She has two children. My brother is a mechanic. He works in a garage. He is 33 years old. He is not married. My hobbies are watching television, reading thrillers and travelling. Do you like travelling?”

Pierre-Antoine Brossaud est lauteur de LEncre et le Papier, in La Vie des Livres.

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